Déséquilibres macroéconomiques en situation de crise : de l’inflation à la crise sociale
Ce sujet, au cœur des débats économiques contemporains, est le thème du colloque organisé ce jeudi 24 avril 2025, à partir de 9h, au siège de la Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales d’Oujda. Cet événement réunira experts, universitaires et décideurs pour analyser les dynamiques complexes liant les déséquilibres macroéconomiques aux crises sociales, dans un contexte marqué par des chocs économiques mondiaux.
1. L’inflation : un symptôme des déséquilibres macroéconomiques
L’inflation, particulièrement en période de crise, reflète des déséquilibres profonds. Elle peut être déclenchée par :
- Chocs d’offre : Les perturbations des chaînes d’approvisionnement, comme lors de la pandémie de COVID-19 ou du conflit russo-ukrainien, font grimper les prix de l’énergie et des denrées alimentaires.
- Chocs de demande : Les politiques monétaires expansionnistes, avec des injections massives de liquidités, stimulent la demande au-delà des capacités productives.
- Dépréciation monétaire : Une perte de confiance en une monnaie nationale renchérit les importations, accentuant les pressions inflationnistes.
En 2022, l’inflation mondiale a atteint des sommets (8-10 % dans de nombreux pays), érodant le pouvoir d’achat, surtout pour les ménages modestes, qui consacrent une large part de leurs revenus aux biens essentiels.
2. De l’inflation à la crise sociale : une spirale dangereuse
L’inflation persistante engendre des conséquences sociales graves :
- Inégalités croissantes : Les ménages pauvres souffrent davantage, tandis que les détenteurs d’actifs (immobilier, actions) peuvent tirer profit de l’inflation, creusant les écarts de richesse.
- Chômage et précarité : Les hausses de taux d’intérêt, visant à juguler l’inflation, freinent l’investissement et l’emploi, comme observé lors des politiques monétaristes des années 1980.
- Perte de confiance : L’incapacité des gouvernements à stabiliser l’économie alimente le mécontentement, pouvant dégénérer en protestations.
Des exemples historiques, comme les émeutes du pain en Égypte (2011) ou la crise sri-lankaise de 2022, illustrent comment l’inflation peut précipiter des crises sociales et politiques.
3. Les réponses politiques : un équilibre délicat
Face à ces défis, les décideurs doivent concilier stabilisation économique et justice sociale :
- Politiques monétaires : Les hausses de taux d’intérêt, comme celles de la Réserve fédérale en 2023, doivent être graduelles pour éviter une récession brutale.
- Mesures fiscales : Les subventions ciblées ou transferts sociaux atténuent l’impact de l’inflation, mais leur financement est problématique dans un contexte de dettes élevées.
- Réformes structurelles : Investir dans la résilience des chaînes d’approvisionnement ou la transition énergétique réduit la vulnérabilité aux chocs.
Le mouvement des Gilets jaunes en France (2018-2019), déclenché par une taxe sur les carburants, montre les risques de mesures mal perçues. Ce colloque à Oujda examinera sans doute des solutions adaptées aux contextes locaux, notamment au Maroc, où les hausses de prix des biens de première nécessité pèsent sur les ménages.
4. Perspectives : prévenir les crises futures
Pour éviter que les déséquilibres macroéconomiques ne dégénèrent, plusieurs pistes émergent :
- Résilience économique : Diversifier les approvisionnements et investir dans des infrastructures durables.
- Gouvernance transparente : Une communication claire et des politiques inclusives renforcent la confiance.
- Lutte contre les inégalités : Des systèmes fiscaux progressifs et des filets sociaux robustes protègent les plus vulnérables.
Conclusion
Les déséquilibres macroéconomiques, amplifiés par l’inflation, ne sont pas seulement des défis économiques : ils menacent la cohésion sociale et la stabilité politique. Le colloque organisé ce 24 avril 2025 à la Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales d’Oujda offrira une plateforme pour débattre de ces enjeux cruciaux et proposer des solutions adaptées, tant au niveau national que global. En combinant rigueur économique et justice sociale, il est possible de briser le cycle des crises, mais cela exige une vision à long terme et une coopération internationale renforcée.
