GIL24-Emission la question de l’identité des migrants , quel impact sur leur capital social et sur leur citoyenneté

La question de l’identité des migrants: Quel impact sur leur capital social et sur leur citoyenneté?
Dimanche 21 Mai 2023, 15h00 à l’espace Hassan, Rabat
Notre monde connait notamment depuis la deuxième moitié du XXème siècle une intensification sans précédent des mobilités humaines. La plupart des pays se trouvent, directement ou indirectement, impliqués soit comme pays d’émigration, de passage ou d’immigration. Le Maroc, pays au nord de l’Afrique, est parmi les pays les plus hautement concernés par ces mobilités en vertu de sa situation géographique à une très grande proximité de l’Europe. Pays d’émigration notamment depuis la deuxième moitié du XXème, et il le reste encore aujourd’hui, bien qu’il soit devenu aussi un pays de transit et d’immigration. Il en est résulté une diaspora de plus de 5 millions de marocains expatriés soit plus de 10% de la population globale du pays, éparpillés sur plus d’une centaine de pays dans le Monde.
En raison de leurs potentialités développées en situation de migration, les diasporas, peuvent jouer un rôle important dans le développement tant des pays de résidence que des pays d’origine. Mais pour que leur contribution soit efficace et efficiente et puisse avoir un impact réel, il importe de leur garantir le cadre adéquat de participation politique, civique….Le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières conclu à Marrakech en 2018 y invite. Or pour que cette participation puisse s’inscrire en harmonie dans les projets de développements des pays entre lesquels les membres des diasporas sont partagés, elle nécessite la mobilisation de tous les capitaux dont disposent les membres des diasporas: le capital économique, humain, culturel, mais aussi le capital social.
Le capital social, pouvant être définit comme étant les «Réseaux de relations entre les personnes qui vivent et travaillent dans une société donnée, permettant à cette société de fonctionner efficacement» constitue depuis sa ‘’découverte» par les sociologues (Bourdieu, Putnam…) un instrument d’une grande utilité pour rendre compte du degré d’implication des membres des diasporas dans les projets de développement tant des pays d’accueil que des pays d’origine. Il est le reflet du degré de confiance, de solidarité et de réciprocité qui caractérisent les relations des individus ou des groupes d’individus au sein d’une société donnée. L’ampleur, la fréquence et l’intensité de cette participation dépend du degré de cette confiance, de cette solidarité ou de cette réciprocité qui peut exister entre les membres de la société et dans les institutions du pays. C’est dire que pour rendre effective la participation des membres des diasporas au projet de développement il semble nécessaire que lesgouvernements tant des pays de résidence que des pays d’origine prennent les initiatives nécessaires pour la mise en place de cadres participatifs inclusifs qui dynamisent l’engagement des membres des diasporas.
Concernant la diaspora marocaine, en dépit de la dissipation chez la quasi-totalité de ses membres de l’idée de retour au Maroc et la résignation à faire leur vie dans le pays d’accueil, sa particularité est qu’elle restent bon gré malgré très attachés à son pays d’origine. Les retours massifs récurrents au bled, les transferts de devises en ligne ascendante malgré les crises, l’ampleur de l’action des organisations de la société civile diasporiques, sa mobilisation pour la défense des causes nationales…. en sont autant d’éléments qui témoignent…
Cependant, de sérieux facteurs interfèrent pour décevoir les membres de la diaspora marocaine et entraver son désir de participer au développement de leur pays d’origine: le changement de leur projet migratoire d’un projet provisoire à un projet définitif sur les territoires des pays de résidence, l’acquisition de la nationalité de ces pays, les politiques d’intégration avec les contraintes qu’elles leur impose et les avantages qu’elles leur offrent…..Ajouter à ces facteurs la distanciation géographique avec le pays d’origine, le relâchement voire l’affaiblissement des contacts et relations avec la société marocaine (relations familiales, amicales, de voisinage ou sociétales), les rapports difficiles avec les institutions étatiques marocaines que ce soit celles se trouvant sur le territoire du pays d’accueil (bureaucratie, clientélisme, corruption…) ou sur le territoire marocain (obstacles administratifs, non représentativité, insuffisance de la protection de leurs intérêts surtout économiques …) les échecs des projets initiés…
Tous ces facteurs risquent d’avoir pour conséquence une certaine fragmentation de leur identité, un malaise quant à leur appartenance ou leur allégeance, un sentiment de frustration quant à leur citoyenneté.

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