Scandale de la vente de diplômes à l’université Ibn Zohr : une menace pour l’égalité des chances et l’avenir de l’éducation

Agadir – 19 mai 2025
Le scandale de la vente de diplômes de master et de doctorat à l’université Ibn Zohr à Agadir révèle une crise profonde qui ébranle les fondements de l’enseignement supérieur au Maroc. Cette affaire, qualifiée de « tache infamante » par des sources médiatiques et estudiantines, ne constitue pas seulement une atteinte à l’intégrité académique, mais porte un coup sévère au principe de l’égalité des chances, tout en exposant un chaos administratif et un manque de reddition des comptes qui ont permis à ces pratiques de perdurer pendant des années. Dans ce contexte, tous les regards se tournent vers la justice et les responsables pour restaurer la confiance dans le système éducatif.

Un scandale qui menace une nation entière
Selon les rapports de la chaîne « Maroc Times » et les témoignages d’étudiants, la vente de diplômes à l’université Ibn Zohr n’est pas un phénomène récent, mais une pratique enracinée depuis des années, qui a atteint son paroxysme avec l’accusation d’un professeur universitaire impliqué dans un « commerce de diplômes ». Les sources décrivent ce scandale comme une « crime grave », non seulement contre des individus, mais comme une « atteinte à une nation entière et à l’avenir du pays », le considérant plus dangereux que la pandémie de Covid-19. Les parties impliquées, selon les informations circulant, incluent des acteurs de divers secteurs tels que la justice, la sécurité et des personnes fortunées, avec des allusions à une possible implication de l’administration et du décanat.

Ce scandale, décrit comme « la partie visible de l’iceberg », met en lumière un désordre et un laxisme au sein de l’université. Les étudiants soulignent que le problème est connu depuis 2014, sans qu’aucune action sérieuse n’ait été entreprise par les autorités compétentes. Cette absence chronique de reddition des comptes a permis à ces pratiques frauduleuses de s’aggraver, provoquant un profond sentiment de frustration parmi les étudiants sérieux qui voient leurs efforts réduits à néant face à ceux qui achètent leurs diplômes avec de l’argent ou de l’influence.

L’égalité des chances mise à rude épreuve
Cette affaire représente une atteinte majeure au principe de l’égalité des chances, fondement de la justice sociale dans l’éducation. Les étudiants expriment leur désarroi face à ceux qui, en payant des sommes importantes – estimées à des millions de centimes – obtiennent des diplômes de master ou de doctorat, tandis que d’autres luttent pendant des années sans bénéficier des mêmes opportunités. Les sources indiquent que ces pratiques privilégient l’argent et l’influence au détriment de la compétence, privant ainsi les « enfants du peuple » de leurs chances légitimes d’accéder à l’éducation et à l’emploi.

Des accusations pointent également une discrimination basée sur des facteurs non académiques, où les étudiants masculins doivent généralement compter sur leurs efforts pour réussir, tandis que certaines étudiantes pourraient obtenir leur succès par des moyens non académiques, renforçant un sentiment d’injustice et affectant l’état psychologique des étudiants sérieux. Cette situation pousse certains à envisager d’abandonner leurs études ou de quitter le pays, ce qui menace de faire perdre au Maroc des talents et des compétences.

Des conséquences dévastatrices pour l’éducation et la société
Les répercussions de ce scandale dépassent les murs de l’université pour affecter la crédibilité de l’enseignement supérieur marocain dans son ensemble. La valeur des diplômes marocains, tant au niveau national qu’international, est remise en question, et les universités marocaines sont perçues comme des institutions en proie à un « désordre et un laxisme ». L’accès de personnes non qualifiées à des postes clés, comme dans la magistrature ou le barreau, menace la justice et la crédibilité institutionnelle, freinant ainsi le progrès du pays. Ce scandale reflète également un problème plus profond lié à la « privatisation de l’éducation publique », où l’éducation devient accessible aux riches au détriment des étudiants méritants.

Des appels pressants à la reddition des comptes
Les sources s’accordent sur la nécessité d’une enquête judiciaire approfondie et exhaustive, englobant non seulement le professeur accusé, mais aussi tous ceux qui ont bénéficié des diplômes frauduleux, y compris des acteurs du secteur judiciaire et sécuritaire. Des appels lancent l’idée d’une sanction sévère, qualifiée de « main de fer », pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement pour tous les impliqués. Certains demandent l’intervention de hautes instances, y compris Sa Majesté le Roi, pour garantir la justice, s’inspirant du précédent de l’affaire « Haj Thabit » qui avait vu une intervention royale.

Pour éviter que de tels scandales ne se reproduisent, les sources appellent les institutions à vérifier l’authenticité des diplômes en consultant les registres universitaires et à instaurer des lois strictes pour lutter contre la corruption académique. Un communiqué officiel de l’université Ibn Zohr est attendu pour clarifier la situation, avec un grand espoir placé dans le rôle de la justice pour rendre un verdict équitable.

Des réformes radicales pour restaurer la confiance
Ce scandale met en lumière des problèmes structurels profonds dans le système éducatif, nécessitant une refonte radicale de la gouvernance universitaire et un renforcement de la transparence et de la reddition des comptes. L’absence d’un contrôle efficace a permis à ces pratiques de perdurer, ce qui exige des réformes immédiates incluant :

  • Renforcement de la gouvernance académique : Mettre en place des mécanismes de contrôle stricts au sein des universités pour empêcher la fraude des diplômes.
  • Activation de la reddition des comptes : Sanctionner tous les impliqués, y compris l’administration et le décanat, avec des peines dissuasives.
  • Implication de la communauté académique : Associer les étudiants et les professeurs à la surveillance du processus éducatif pour garantir l’intégrité.
  • Réforme de l’éducation publique : Contrer la « privatisation de l’éducation » en investissant dans l’enseignement public et en garantissant des opportunités égales.

Conclusion
Le scandale de la vente de diplômes à l’université Ibn Zohr n’est pas un incident isolé, mais un signal d’alarme sur la nécessité de réformer le système éducatif marocain. Restaurer la confiance dans l’enseignement supérieur exige une enquête judiciaire complète, une reddition des comptes rigoureuse et des réformes radicales pour remettre le principe de l’égalité des chances au cœur du processus éducatif.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*