Nomination historique de la Palestine à l’ONU : un pas vers la justice ou un symbole politique ?

Bagdad – 18 mai 2025
Dans un événement qualifié d’historique, la candidature de l’État de Palestine, représenté par son délégué permanent auprès des Nations Unies, l’ambassadeur Riyad Mansour, à la présidence de la 81e session de l’Assemblée générale des Nations Unies (2026-2027) a reçu un fort soutien arabe lors du sommet de la Ligue des États arabes à Bagdad. Cette nomination, une première pour un État n’ayant pas le statut de membre à part entière, marque un tournant dans la lutte palestinienne pour faire reconnaître ses droits légitimes sur la scène internationale. Mais face aux défis politiques et aux obstacles internationaux, une question demeure : cette candidature peut-elle véritablement changer la donne pour la cause palestinienne, ou restera-t-elle un symbole diplomatique ajouté au registre des réalisations formelles ?

Contexte de la nomination : une symbolique historique

Jamais un État ayant le statut d’observateur non membre, comme c’est le cas de la Palestine, n’avait été proposé pour présider l’Assemblée générale des Nations Unies, une plateforme internationale représentant 193 pays et discutant des enjeux mondiaux. Le choix de l’ambassadeur Riyad Mansour, fort d’une longue expérience diplomatique et d’une voix puissante dans la défense des droits palestiniens, comme candidat du groupe arabe, reflète un consensus arabe sur l’importance de renforcer la présence palestinienne dans les instances internationales. Cette candidature a été soutenue avec force par le Conseil de la Ligue arabe, qui a appelé à mobiliser un soutien international, la considérant comme un pas vers le renforcement de la position de la Palestine et la consécration de ses droits.

Cet événement s’inscrit dans un contexte diplomatique en pleine évolution. Le 10 mai 2024, l’Assemblée générale a réaffirmé son soutien à la demande de la Palestine pour une adhésion pleine et entière, avec une majorité de 143 voix, recommandant au Conseil de sécurité de réexaminer cette demande malgré le veto américain précédent. L’Assemblée a également confirmé l’éligibilité de la Palestine à l’adhésion conformément à la Charte des Nations Unies, soulignant le large soutien des États membres. Ces développements témoignent d’un élan international croissant en faveur des droits palestiniens, malgré les obstacles posés par des puissances comme les États-Unis et Israël, qui ont voté contre des résolutions similaires aux côtés de quelques autres pays.

Significations de la nomination : un pas vers la justice

La candidature de la Palestine à la présidence de l’Assemblée générale n’est pas seulement une réussite diplomatique ; elle est une affirmation de la légitimité de la cause palestinienne et du droit du peuple palestinien à l’autodétermination. Depuis des décennies, les Palestiniens souffrent de l’occupation israélienne, des déplacements forcés et des violations systématiques de leurs droits fondamentaux, souvent dans un silence international honteux. Cette nomination est un cri retentissant contre l’injustice et une opportunité de ramener la cause palestinienne au premier plan de l’agenda international.

Sur le plan pratique, la présidence de l’Assemblée générale offre à la Palestine une plateforme pour influencer l’ordre du jour international et promouvoir des résolutions soutenant les droits du peuple palestinien, y compris la fin de l’occupation et l’établissement d’un État indépendant. Elle renforce également la stature de la Palestine en tant qu’entité politique reconnue, même avec les limites de son statut d’observateur. Avec un soutien arabe et international croissant, cette candidature pourrait exercer une pression sur le Conseil de sécurité pour réexaminer l’adhésion pleine et entière de la Palestine, un objectif qui reste un rêve légitime pour les Palestiniens.

Les défis : entre symbolisme et réalité

Malgré l’importance symbolique de cette nomination, les défis auxquels la Palestine est confrontée restent immenses. Les États-Unis, qui ont utilisé leur veto pour bloquer l’adhésion pleine et entière de la Palestine en avril 2024, constituent un obstacle majeur à tout progrès significatif. Aux côtés d’Israël et de quelques alliés, Washington continue d’entraver les efforts internationaux pour reconnaître les droits des Palestiniens, révélant une double norme dans sa défense des « droits humains ». De plus, la présidence de l’Assemblée générale, bien qu’importante, reste un poste largement symbolique, avec des pouvoirs limités qui ne modifient pas la réalité de l’occupation sur le terrain.

En outre, la candidature fait face à des défis internes et régionaux. Les divisions internes palestiniennes et le manque de coordination arabe à certains moments pourraient affaiblir la capacité de la Palestine à tirer parti de cette opportunité. Par ailleurs, la poursuite de l’agression israélienne à Gaza et en Cisjordanie, comme mentionné dans la « Déclaration de Bagdad » appelant à un cessez-le-feu immédiat, souligne le besoin urgent d’une action internationale qui dépasse les discours diplomatiques.

Un appel à la solidarité : la Palestine mérite mieux

La candidature de la Palestine à la présidence de l’Assemblée générale est une clameur face à l’injustice et un rappel au monde que la cause palestinienne n’est pas seulement un dossier politique, mais une bataille humaine et juridique. Le peuple palestinien, confronté à l’occupation, au blocus et aux déplacements forcés, mérite plus que des résolutions symboliques. Il mérite un État indépendant avec Jérusalem comme capitale, le droit au retour des réfugiés et la responsabilité de l’occupant pour ses crimes.

Nous, défenseurs de la justice et des droits humains, appelons la communauté internationale à traduire ce soutien symbolique en actions concrètes : la reconnaissance pleine et entière de l’État de Palestine, l’imposition de sanctions contre l’occupation israélienne et le soutien aux efforts de résistance diplomatique et populaire. Nous exhortons également les États arabes à unifier leurs efforts et à faire pression pour l’adoption de résolutions contraignantes au Conseil de sécurité, tout en renforçant le rôle de la société civile dans la mobilisation du soutien mondial.

Conclusion : la Palestine au cœur

La candidature de la Palestine à la présidence de l’Assemblée générale des Nations Unies est un moment de fierté pour tous ceux qui croient en la justice. C’est une étape qui prouve que la voix de la Palestine, malgré tous les obstacles, reste audible. Mais cette étape doit être un début, pas une fin.

Que cette présidence soit une plateforme pour rappeler au monde que la Palestine n’est pas seulement une cause, mais un peuple qui lutte pour la liberté et la dignité. Travaillons tous, individus et nations, pour un jour où le drapeau palestinien flottera librement dans le ciel de Jérusalem, libre et indépendante.

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