
Rabat, le 22 mai 2025
Le Conseil Supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS) a tenu, avant-hier, la huitième session de la deuxième mandature de son assemblée générale, consacrée à l’examen et à la validation de deux avis majeurs portant sur le cadre législatif et réglementaire de l’enseignement supérieur au Maroc. Ces travaux s’inscrivent dans une dynamique de réforme ambitieuse visant à répondre aux défis sociétaux et technologiques contemporains.
Les deux avis adoptés concernent, d’une part, le projet de loi relatif à l’enseignement supérieur, à la recherche scientifique et à l’innovation, et d’autre part, les référentiels des métiers et compétences relevant du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation. Ces textes visent à renforcer l’efficacité des structures universitaires tout en répondant aux aspirations nationales en matière de développement durable, d’innovation et de compétitivité économique.
Un cadre législatif à moderniser
Lors de cette session, la présidente du CSEFRS, Mme Rahma Bourqia, a souligné l’urgence de réviser le cadre législatif actuel, en vigueur depuis près de 25 ans, qui ne répond plus aux exigences d’un monde en mutation rapide. Elle a appelé à une refonte participative et approfondie, permettant aux universités marocaines de s’aligner sur les standards internationaux. « Cette réforme doit intégrer les ambitions nationales tout en adoptant des modèles pédagogiques innovants, fondés sur une gouvernance efficace et une autonomie accrue des établissements », a-t-elle déclaré.
Le numérique au service de l’équité
Mme Bourqia a insisté sur l’importance de l’enseignement numérique à distance pour garantir l’équité territoriale et réduire les disparités sociales. Ce dispositif permettra aux étudiants des zones rurales et reculées d’accéder à une formation de qualité, incarnant ainsi le rôle transformateur de l’université dans la promotion de l’égalité des chances. « L’élargissement de l’enseignement numérique est une nécessité pour répondre aux principes d’équité et d’inclusion », a-t-elle ajouté.
L’intelligence artificielle : un défi pour l’enseignement
La présidente a également abordé l’impact de l’intelligence artificielle générative sur l’enseignement supérieur, soulignant la nécessité de repenser les approches pédagogiques, la conception des contenus et les systèmes d’évaluation. Elle a exhorté les universités à s’inspirer des expériences internationales pour intégrer ces technologies de manière éthique et méthodique, afin de préparer les enseignants et les étudiants à un paysage éducatif en pleine transformation.
Éthique et responsabilité au cœur de la réforme
Mme Bourqia a appelé à une mobilisation collective pour ancrer une culture de l’éthique et de la responsabilité dans l’enseignement supérieur. Les universités, en tant que lieux de production et de transmission du savoir, doivent être protégées par un cadre de valeurs solides pour prévenir tout dérapage éthique. « La refonte législative doit redéfinir le rôle de l’enseignement supérieur, tant pour les étudiants que pour la société, en soutenant la production scientifique et technologique », a-t-elle précisé.
Un engagement continu pour la réforme
Le CSEFRS s’engage à accompagner les efforts de réforme de manière proactive, en jouant pleinement son rôle de force de proposition et de suivi, en coordination avec les acteurs du secteur. Cette session marque une étape clé dans la construction d’un système d’enseignement supérieur moderne, inclusif et compétitif, capable de répondre aux besoins des générations actuelles et futures tout en consolidant la position du Maroc sur la scène internationale.
Cette huitième session illustre la volonté du Maroc de doter son enseignement supérieur d’un cadre adapté aux défis du 21e siècle. En misant sur l’innovation, l’équité et l’éthique, le Royaume ambitionne de faire de ses universités des moteurs de développement humain et économique, au service d’une société plus juste et prospère.
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