
Par : Mohamed Madani
L’affaire du professeur d’Arfoud, qui a suscité un vif écho sur les réseaux sociaux, n’est que la partie visible d’un problème bien plus profond. En réalité, la relation entre l’enseignant et l’élève est marquée par de sérieux dérapages, alimentés par des tensions persistantes entre les deux parties. Ces conflits peuvent trouver leur origine dans des facteurs liés à l’élève lui-même, à son environnement familial et social, ou encore aux conditions de l’établissement scolaire.
Avant même d’arriver en classe, l’élève peut être soumis à diverses pressions : matérielles (niveau de vie, vêtements, transport…) ou psychologiques (conflits familiaux, foyer instable, tensions…). Sans oublier que la majorité des élèves impliqués dans des actes de violence envers leurs enseignants sont des adolescents, une période souvent synonyme de fragilité émotionnelle et de personnalité en construction.
Les réseaux sociaux jouent également un rôle non négligeable, notamment lorsqu’ils véhiculent une image déformée et dévalorisante de l’enseignant, alimentant ainsi un climat de défiance.
De son côté, l’enseignant n’est pas épargné par les difficultés. Lui aussi subit des pressions matérielles et psychologiques (logement, transport, responsabilités familiales…), sans que l’institution scolaire ne prenne suffisamment en compte ces réalités. Ainsi, si l’élève est souvent perçu comme une victime de circonstances difficiles, l’enseignant l’est tout autant.
C’est pourquoi, dans de nombreux pays, chaque établissement scolaire dispose d’un psychologue ou d’un assistant social vers lequel sont orientés les élèves manifestant des signes d’agressivité ou d’instabilité. Une approche préventive d’autant plus cruciale que ces pays bénéficient généralement de conditions socio-économiques bien plus favorables que les nôtres…
Soyez le premier à commenter