
Rabat, Maroc – Dans un précédent qui suscite une large controverse et jette une ombre sur l’action caritative au Maroc, Mme Hind El Aïdi, présidente et fondatrice de l’association « Joud » pour la prise en charge des sans-abris, accuse le parti du Rassemblement National des Indépendants (RNI) d’exploiter le nom de son association, dont les objectifs sont purement humanitaires, à des fins campagnes électorales du Rassemblement National des Indépendants : un conflit d’intérêts qui menace la confiance du public**
Rabat, Maroc – Dans un précédent qui suscite une large controverse et jette une ombre sur l’action caritative au Maroc, Mme Hind El Aïdi, présidente et fondatrice de l’association « Joud » pour la prise en charge des sans-abris, accuse le parti du Rassemblement National des Indépendants (RNI) d’exploiter le nom de son association, dont les objectifs sont purement humanitaires, à des fins électorales et politiques. Cette interférence a créé une « confusion » majeure au sein de l’opinion publique entre deux associations portant le même nom ; l’une humanitaire et l’autre à des fins politiques, ce qui a gravement nui à la réputation de l’association originale pendant cinq ans.

L’association « Joud », fondée par Mme Hind El Aïdi en 2015, est reconnue pour ses efforts assidus visant à aider les sans-abris, à alléger leurs souffrances et à offrir des opportunités d’emploi et un logement digne qui préserve leur dignité. Mme El Aïdi souligne sa non-appartenance politique « absolument », insistant sur le fait qu’elle ne croit pas en l’efficacité de la politique des partis au Maroc et qu’elle ne croit qu’en « Dieu, la patrie et le Roi ». Elle déclare également que ni elle ni aucun membre de son bureau n’ont d’appartenance politique, et que leur association n’a reçu « pas un seul dirham » d’aucun parti, d’aucune entité, d’aucune institution, ni même du Ministère de la Solidarité, depuis dix ans.
Le problème a commencé à s’aggraver clairement pendant la pandémie de Covid-19 et le confinement, qui ont coïncidé avec la dernière campagne électorale. Durant cette période, les autorités marocaines ont chargé l’association « Joud » de distribuer des aides alimentaires partout au Maroc en toute transparence, en utilisant des listes de bénéficiaires officiellement estampillées. Cependant, à sa grande surprise, Mme El Aïdi a découvert l’existence d’une autre association portant le même nom « Joud » qui distribuait des aides de la même manière et collectait les mêmes listes.
Allégations de dépassements et de liens politiques : La crise s’est accentuée avec le début de la campagne électorale, lorsque Mme El Aïdi a relevé des déclarations d’Abdellatif Ouahbi (actuel Ministre de la Justice) où il mentionnait « Joud ». Puis sont apparues :
• « Des vidéos de personnes ayant reçu des aides de Joud et s’étant retrouvées membres du parti du Rassemblement National des Indépendants à leur insu ».
• Cela a entraîné un flot de commentaires offensants sur les pages de l’association humanitaire « Joud » sur les réseaux sociaux, commentaires dont Mme El Aïdi affirme qu’elle « n’a aucun lien avec ces dépassements, ni avec ces gens, ni avec ces milliards dont ils parlent », ni de près ni de loin.
• La situation ne s’est pas arrêtée là, elle a même atteint les journaux qui, selon elle, ont publié des articles sur « l’association Joud d’Akhannouch » et ont utilisé les photos de l’association « Joud » originale, ce qui a contraint Mme El Aïdi à demander aux journaux de corriger et de clarifier, mais « sans succès ».
• Elle a également envoyé une mise en demeure officielle à l’autre association, lui demandant de changer de nom, ce qui est le droit de son association, mais aussi « sans succès ».
Conséquences persistantes et impact sur la confiance : Après la victoire d’Akhannouch aux élections et l’accession d’Ouahbi au poste de Ministre de la Justice, Mme El Aïdi n’a pas pu déposer de plainte, mais les répercussions négatives ne se sont pas arrêtées. Chaque fois qu’un « scandale éclate en raison des dépassements de l’association Joud d’Akhannouch », les critiques et les attaques s’abattent sur l’association humanitaire « Joud ». Beaucoup croient à tort que Mme El Aïdi travaille pour le parti du Rassemblement National des Indépendants, d’autant plus que « la chose n’est ni logique ni légale » qu’il y ait deux associations portant le même nom.
Mme El Aïdi indique que des rumeurs circulent actuellement de manière intensive dans le milieu rural, et précisément dans la région de Haouz, selon lesquelles les aides fournies par son association proviennent des fonds du parti des Indépendants. La situation s’est aggravée avec l’apparition d’une vidéo du journaliste Toufiq Bouachrine attaquant Akhannouch et utilisant « le logo de notre association ». Le comble a été la nomination d’une femme nommée Wafaa Jamal, qui distribuait « les paniers dans l’association Al-Joud » (considérée comme « le bras électoral du parti du Rassemblement National des Indépendants »), à un « poste clé à la tête de l’Agence Nationale de l’Appui Social ».
Mme Hind El Aïdi affirme catégoriquement qu’elle et son bureau « n’ont aucun lien avec Akhannouch ni avec son parti, nous ne le connaissons pas et je ne veux pas le connaître ». Elle conclut sa déclaration en soulignant que « l’exploitation de la réputation et de l’image d’une association aux objectifs purement humanitaires à des fins politiques et d’intérêts personnels est une méthode qui nuit au travail caritatif et qui ébranle la confiance des gens dans la solidarité ». Cette affaire met en lumière la nécessité de protéger le travail humanitaire de la politisation et de préserver la confiance des citoyens envers les institutions caritatives.
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