Du Parlement à la réalité : Polémique autour de la crédibilité des institutions face à des interprétations hâtives

Rabat – 03 juin 2025

La récente séance parlementaire a été marquée par une vive controverse suscitée par les déclarations du député Mustapha Ibrahimi, membre du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD), qui a évoqué un prétendu « scandale de falsification de diplômes d’ingénieurs » à l’École nationale des sciences appliquées (ENSA) d’Oujda. Face à cela, le député Omar Aanan, issu de l’opposition fédérale, a adopté une posture rationnelle et équilibrée, ramenant le débat à une approche institutionnelle rigoureuse et rappelant la nécessité d’éviter les allégations non vérifiées ou les campagnes de dénigrement aux intentions douteuses.

S’appuyant sur l’article 163 du règlement intérieur de la Chambre des représentants, le député Ibrahimi a posé une question orale à caractère accusatoire, sans toutefois fournir de preuves solides, ce qui a soulevé des interrogations sur la fiabilité de ses informations. En revanche, Omar Aanan, conscient de la sensibilité du dossier et de son contexte universitaire et diplomatique, a insisté sous le dôme du Parlement sur l’importance d’évaluer la qualité de la formation selon des critères académiques et professionnels précis, loin des rumeurs propagées sur les réseaux sociaux ou relayées par des parties aux agendas potentiellement non objectifs. Il a appelé à une enquête transparente, non pas pour alimenter la polémique, mais pour préserver la réputation de l’ENSA d’Oujda, un modèle d’excellence en matière de formation des ingénieurs et de partenariats académiques internationaux.

Fait notable, le député Ibrahimi a opéré un revirement lors de son intervention orale, évitant les termes « falsification » et « diplômes » utilisés dans sa question écrite, pour adopter un discours en faveur des étudiants, remettant en cause les informations qu’il avait lui-même avancées. Ce recul soulève une question éthique et politique : sera-t-il suivi d’une excuse officielle adressée au corps enseignant, aux étudiants et aux cadres de l’institution touchés par ces accusations ?

Par ailleurs, le communiqué de l’association des étudiants de l’ENSA d’Oujda a joué un rôle clé en rétablissant un certain équilibre dans le débat, témoignant d’une maturité estudiantine refusant l’instrumentalisation politique des enjeux éducatifs et prônant le dialogue institutionnel. De son côté, la réponse du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation a réaffirmé l’engagement de l’école à respecter les normes pédagogiques internationales, soulignant la solidité de ses partenariats académiques mondiaux.

Ce débat met en lumière la nécessité d’une responsabilité parlementaire accrue dans le traitement des questions sensibles. Si les institutions universitaires doivent rester ouvertes à la critique constructive, elles méritent d’être protégées des accusations hâtives. La voix du député Omar Aanan incarne un modèle de défense de la qualité de l’enseignement public avec une responsabilité nationale, loin des polémiques stériles, dans le but de renforcer la confiance dans les institutions plutôt que de la fragiliser.

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