Critique de la performance des commentateurs dans les chaînes sportives arabes et internationales et son lien avec la popularité du public : une étude sur le sectarisme et le professionnalisme

Le commentaire sportif constitue un pilier essentiel de l’expérience de suivi des événements sportifs, insufflant enthousiasme et enrichissant les détails avec un style captivant. Cependant, ce domaine souffre souvent de manifestations de sectarisme et de populisme, qui affectent négativement le public et alimentent les divisions entre les supporters. À partir du sujet initial, cet article critique la performance des commentateurs dans les chaînes sportives, en mettant l’accent sur leur lien avec la popularité du public, en fournissant des exemples marocains, arabes et internationaux, en analysant les causes et les conséquences, et en proposant des solutions pour renforcer le professionnalisme.

1. Le sectarisme dans le commentaire sportif : les racines du problème

Le sectarisme sportif, qu’il soit dirigé envers une équipe, un joueur ou une nationalité, représente un défi majeur dans le commentaire sportif. Ce sectarisme est souvent alimenté par l’approche de certaines chaînes sportives qui recrutent des commentateurs capables d’« exciter » le public par des phrases provocatrices, des accusations non fondées ou des critiques non constructives. Cette approche accroît la popularité des commentateurs auprès de certains segments du public, mais contribue à créer un climat sportif tendu.

Exemples arabes :

  • Issam Chaouali (Tunisie) : Connu pour sa grande popularité sur beIN Sports grâce à son style enthousiaste et sa voix distinctive, Chaouali est parfois critiqué pour son parti pris présumé en faveur de clubs comme le FC Barcelone ou de joueurs comme Messi, ce qui suscite le mécontentement des supporters des équipes rivales. Ses expressions comme « justice divine » ajoutent de l’excitation, mais peuvent être interprétées comme biaisées.
  • Fahd Al-Otaibi (Arabie saoudite) : Commentateur sur SSC, il est apprécié pour son impartialité relative, mais critiqué pour son focus occasionnel sur des détails personnels des joueurs au détriment d’une analyse technique approfondie, ce qui peut distraire le public.

Exemples marocains :

  • Jawad Badda : Commentateur de renom sur beIN Sports, reconnu pour sa culture élevée et son style analytique. Cependant, il est critiqué par les supporters marocains pour avoir abordé les problèmes des clubs marocains lors de ses commentaires sur les matchs de la Botola, ce qui est perçu comme une atteinte à la réputation du football marocain auprès du public arabe.
  • Rami (Chaîne Al-Riyadia) : Critiqué pour la faiblesse de son arabe et ses erreurs linguistiques fréquentes lors des commentaires sur le championnat portugais, ce qui réduit la qualité de l’expérience pour les téléspectateurs marocains.

Exemples internationaux :

  • Gary Lineker et Alan Shearer (Angleterre) : Sur BBC, ils sont connus pour leurs analyses dans Match of the Day, mais ont été critiqués pour leur prétendu parti pris contre des clubs comme Manchester United, notamment dans les discussions sur les décisions arbitrales.
  • Jorge Valdano (Espagne) : Ancien commentateur et analyste, il était notoirement biaisé en faveur du Real Madrid, ce qui lui a valu les critiques des supporters du FC Barcelone et de l’Atlético Madrid pour son manque d’objectivité.

2. L’impact du commentaire sportif sur le public

La performance des commentateurs influence directement le comportement et les perceptions du public. Le parti pris et l’excitation émotionnelle exacerbent le sectarisme, entraînant :

  • Exacerbation des divisions : Des phrases comme « cette équipe ne mérite pas de gagner » ou des accusations de manipulation arbitrale attisent les tensions entre supporters, comme on le voit dans les talk-shows arabes.
  • Déformation de la culture sportive : En privilégiant l’excitation au détriment de l’analyse, certains commentateurs réduisent les chances d’éduquer le public aux valeurs de l’esprit sportif.
  • Impact sur la jeunesse : Comme mentionné dans le sujet, la jeune génération est négativement influencée par les critiques non constructives, ce qui peut façonner des perceptions erronées de la compétition sportive.

Données :

  • Une étude yéménite (2020) a montré que les médias sportifs audiovisuels contribuent modérément à la diffusion de la culture sportive, en raison d’un manque d’analyse technique.
  • En Égypte, une étude a révélé que 72,8 % des jeunes ont une attitude positive envers le sport grâce aux chaînes sportives, mais 45,8 % perçoivent les ultras de manière neutre, reflétant l’impact des commentaires provocateurs.
  • Sur X, des publications expriment l’insatisfaction du public face au parti pris des commentateurs, avec des appels à des analystes respectueux des équipes adverses.

3. Causes du déclin du professionnalisme

  • Quête de popularité : Des chaînes comme beIN Sports privilégient les commentateurs enthousiastes, même au détriment de l’impartialité.
  • Manque de formation : Beaucoup de commentateurs s’appuient sur leur talent vocal sans formation académique en journalisme sportif.
  • Absence de normes : Certaines chaînes arabes n’ont pas de critères clairs pour sélectionner les commentateurs.
  • Influence des réseaux sociaux : Les commentateurs adoptent un discours populiste pour attirer l’attention sur X.

4. Modèles positifs de professionnalisme dans le commentaire avec critique

Malgré les critiques, certains commentateurs tentent de concilier enthousiasme et professionnalisme, bien qu’ils puissent rencontrer des défis :

  • Hafid Derradji (Algérie) : Reconnu pour sa culture sportive et son style analytique sur beIN Sports, Derradji fournit des informations précises sur les équipes et les joueurs, ce qui lui vaut une large popularité. Cependant, il est vivement critiqué par les supporters marocains pour son prétendu parti pris en faveur des équipes et sélections algériennes, notamment lors des matchs opposant l’Algérie au Maroc ou des clubs marocains. Par exemple, lors des matchs de l’équipe nationale algérienne en Coupe d’Afrique ou des rencontres de clubs marocains en Ligue des champions africaine, Derradji a été perçu comme manifestant un enthousiasme excessif pour les équipes algériennes, accompagné parfois de critiques peu objectives des équipes marocaines. Ce parti pris alimente les divisions entre supporters marocains et algériens et nuit à sa crédibilité en tant que commentateur impartial.
  • Mimi El-Sherbini (Égypte) : Il combinait analyse technique et humour intelligent, devenant une icône égyptienne grâce à des expressions comme « carré des opérations ».
  • Martin Tyler (Angleterre) : Sur Sky Sports, il incarne l’impartialité et l’analyse approfondie, décrivant les événements avec précision sans parti pris.

5. Propositions pour améliorer le commentaire sportif

Pour un climat sportif sain :

  • Formation académique : Former les commentateurs au journalisme sportif et à l’analyse technique.
  • Normes professionnelles : Établir des critères stricts pour la sélection des commentateurs, incluant l’impartialité et la maîtrise linguistique.
  • Analyse technique : Privilégier les informations précises à l’excitation.
  • Lutte contre le sectarisme : Adopter des politiques contre les biais et les discours provocateurs.
  • Sensibilisation des jeunes : Créer des programmes éducatifs promouvant l’esprit sportif.

6. Conclusion

Le commentaire sportif est un outil clé pour façonner la culture sportive. Dans le contexte arabe et marocain, il souffre de sectarisme et de populisme, comme l’illustre le cas de Hafid Derradji, critiqué pour son parti pris en faveur de l’Algérie, notamment face aux équipes marocaines. Des exemples comme Mimi El-Sherbini et Martin Tyler montrent qu’il est possible de combiner enthousiasme et professionnalisme. Pour un climat sportif sain, les chaînes doivent réévaluer leurs approches, en mettant l’accent sur la formation et l’impartialité. Comme le souligne le sujet, un travail professionnel de qualité est la clé pour bâtir une génération sportive consciente

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