Washington face à l’accord « Apple » et « Alibaba » : Le spectre des attaques de drones et des menaces cybernétiques se profile

Washington, 18 mai 2025

La tension monte entre Washington et les géants mondiaux de la technologie, un développement qui reflète les préoccupations américaines croissantes concernant les utilisations à double fin des technologies avancées. Dans le dernier chapitre de cette confrontation, l’administration américaine a exprimé des objections fortes et sans précédent à un accord potentiel entre le géant américain « Apple » et le leader chinois du commerce électronique et du cloud computing « Alibaba », craignant que les technologies issues de cette collaboration ne soient exploitées pour des attaques hostiles ou pour le contrôle de drones (aéronefs sans pilote) à des fins militaires.

Cette démarche intervient dans un environnement géopolitique chargé, marqué par une course effrénée à la supériorité technologique entre les grandes puissances. Des sources bien informées au sein de la Maison Blanche et du Département de la Défense américain (Pentagone) confirment que l’accord, dont les détails n’ont pas encore été entièrement dévoilés, présente des risques sécuritaires considérables, notamment en ce qui concerne l’intelligence artificielle et le développement d’infrastructures cloud qui pourraient être utilisées pour renforcer les capacités de contrôle autonome des drones, ou pour lancer des cyberattaques complexes ciblant les infrastructures critiques.

Les préoccupations « à double usage » : le point central

L’axe principal des préoccupations américaines repose sur le principe de la « technologie à double usage » (Dual-Use Technology), où les technologies civiles avancées peuvent facilement être adaptées à des fins militaires. Les responsables américains estiment que la collaboration entre deux entités de cette envergure, possédant une vaste expertise dans des domaines tels que le traitement du big data, l’intelligence artificielle et les réseaux de communication, pourrait donner un élan sans précédent aux capacités des « adversaires stratégiques » (en référence implicite à la Chine) en matière de développement de systèmes d’armes autonomes, ou de renforcement des systèmes de commandement et de contrôle des drones, leur conférant ainsi une portée plus large et une plus grande capacité de manœuvre et de ciblage.

Un haut responsable du Département de la Défense américain, qui a requis l’anonymat, a déclaré au « Wall Street Journal » que « tout accord qui donne à une partie étrangère accès à nos technologies les plus sensibles dans des domaines tels que l’informatique quantique ou l’intelligence artificielle avancée, constitue une menace directe pour notre sécurité nationale. Nous sommes particulièrement préoccupés par le fait que ces technologies pourraient se traduire par des capacités avancées de contrôle d’essaims de drones, ou le lancement de campagnes de piratage électronique dévastatrices. »

« Apple » et « Alibaba » : une histoire de collaboration sous surveillance

« Apple » est un symbole de l’innovation américaine, avec ses produits qui englobent des milliards d’appareils à travers le monde, ses systèmes d’exploitation complexes et ses services cloud. « Alibaba », quant à elle, domine une grande partie du commerce électronique en Chine, et possède une branche puissante dans le cloud computing (Alibaba Cloud) qui rivalise avec des géants comme Amazon et Microsoft à l’échelle mondiale, en plus de ses investissements massifs dans l’intelligence artificielle et la vision par ordinateur.

Bien que les détails de l’accord n’aient pas encore été révélés, les spéculations suggèrent qu’il pourrait concerner des projets conjoints dans le domaine du cloud computing avancé, le développement de puces intelligentes pour le traitement des données d’IA, ou même une collaboration dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. N’importe lequel de ces scénarios pourrait susciter l’ire de Washington, qui s’efforce de réduire sa dépendance vis-à-vis des chaînes d’approvisionnement chinoises et de contrôler le flux des technologies sensibles.

Conflit de contrôle technologique : un nouveau chapitre

Cette confrontation s’inscrit dans un conflit plus large entre les États-Unis et la Chine pour le contrôle du paysage technologique mondial. Ces dernières années, Washington a mis en œuvre des politiques strictes pour restreindre l’accès des entreprises chinoises aux technologies américaines et a imposé des sanctions aux entités chinoises accusées de travailler pour l’armée ou les agences de sécurité de Pékin. Cet accord, s’il se concrétisait, pourrait être considéré comme une brèche majeure dans ces mesures.

De leur côté, « Apple » et « Alibaba » tenteront probablement de défendre l’accord comme étant purement civil et motivé par des raisons commerciales, et insisteront sur leur engagement envers les normes de sécurité et la protection des données. Cependant, il semble que l’administration américaine soit déterminée à utiliser tous les outils à sa disposition, y compris la menace d’imposer des restrictions réglementaires ou des sanctions, pour s’assurer que les technologies sensibles ne tombent pas entre les mains de ceux qui pourraient les exploiter de manière à menacer la sécurité nationale.

L’histoire n’en est qu’à ses débuts, mais ce qui est certain, c’est que Washington n’hésitera pas à utiliser son poids politique et économique pour s’opposer à tout accord qu’elle considérerait comme une menace potentielle pour sa sécurité, même si cela signifie se heurter à certaines des plus grandes entreprises technologiques du monde.

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