
Au milieu des tensions politiques qui secouent la région, l’Algérie a choisi de diriger ses tirs médiatiques contre les Émirats arabes unis, dans une offensive sans précédent qualifiée par certains d’hystérique, usant d’un langage indigne d’un État revendiquant souveraineté et ancienneté. Le communiqué diffusé par la télévision publique algérienne, le vendredi 2 mai 2025, n’était pas une simple réaction à une déclaration télévisée, mais a révélé une crise profonde dont souffre l’Algérie : une crise d’identité politique vacillant entre slogans populistes et hostilité systématique envers ses voisins et partenaires arabes. Quelle est l’histoire derrière cette attaque absurde ? Et pourquoi l’Algérie choisit-elle les Émirats comme bouc émissaire de ses échecs internes ?
Sky News et l’historien controversé : prétexte ou provocation délibérée ?
Tout a commencé avec l’émission « La Question Difficile » sur Sky News Arabia, où les propos de l’historien algérien Mohamed Amine Belghith ont déclenché une vive polémique. Belghith, en débat avec la présentatrice algérienne Fadila Souissi, a affirmé que l’amazighité était une « fabrication sioniste française » visant à diviser la région, une opinion qui a suscité une indignation populaire en Algérie, où l’amazighité est un pilier de l’identité nationale. Mais au lieu de critiquer Belghith ou d’ouvrir un débat scientifique, le régime algérien a choisi d’escalader l’affaire à un niveau diplomatique dangereux, attaquant les Émirats avec des termes tels que « petit État artificiel » et « usine de sédition » dans un communiqué officiel diffusé par la chaîne publique ENTV.
Cette attaque n’est pas un événement isolé. Les relations algéro-émiraties connaissent une tension croissante depuis des années, qui s’est manifestée publiquement lorsque les Émirats ont ouvert un consulat à Laâyoune, dans le Sahara marocain, en 2020, soutenant ainsi la souveraineté marocaine, au grand dam du régime algérien, fervent défenseur du Front Polisario séparatiste. Depuis lors, les Émirats sont devenus une cible constante des médias algériens, qui les accusent de « complot » et de « semer la discorde » dans la région, que ce soit en Libye, au Mali ou même à l’intérieur de l’Algérie.
Crise interne et bouc émissaire externe
Cette offensive révèle une tentative désespérée du régime algérien de détourner l’attention de ses crises internes. L’Algérie, confrontée à des pénuries chroniques de produits de base, à des files d’attente pour le lait et le pain, et à une détérioration de la situation économique, trouve dans les Émirats un bouc émissaire idéal pour justifier ses échecs. Le communiqué émirati, publié le 6 mai 2025, a clairement pointé du doigt cette tactique, affirmant que « l’Algérie utilise les Émirats comme bouc émissaire pour chaque échec interne et comme appui pour chaque discours agressif ».
Le régime algérien, qui se présente comme le gardien des « constantes nationales », semble incapable d’offrir des solutions concrètes aux problèmes de son peuple. Au lieu d’investir dans le développement ou d’améliorer les conditions de vie, il mise sur l’amplification des slogans nationalistes et la fabrication d’ennemis extérieurs. Les déclarations du président Abdelmadjid Tebboune, qui a accusé un « État arabe frère » de « complot » sans le nommer, ne laissent aucun doute sur le fait que les Émirats étaient visés. Ces propos, intervenus après une période de calme relatif suite à un appel téléphonique entre Tebboune et Mohammed ben Zayed en mars 2025, confirment que le régime algérien manque d’une stratégie diplomatique cohérente, préférant les attaques désordonnées à la construction de relations équilibrées.
Un histoire déformée et une identité vacillante
Le communiqué émirati ne s’est pas contenté de répondre aux accusations, mais a ouvert une plaie sensible dans le narratif algérien. L’Algérie, qui se vante de ses « un million et demi de martyrs », a été accusée d’exagérer ce chiffre à des fins politiques. Le communiqué a souligné que ces chiffres « ont été inventés par Gamal Abdel Nasser dans un moment d’incitation romantique » et que l’Algérie n’a jamais été un État indépendant avant le référendum de 1962, obtenu grâce à la France. Ce discours, bien que virulent, place l’Algérie face à un miroir historique, révélant la fragilité d’un narratif national basé sur des chiffres non vérifiés et des slogans émotionnels plutôt que sur des réalisations tangibles.
En revanche, les Émirats offrent un modèle opposé. En seulement cinquante ans, ils sont passés d’un désert à l’un des pays les plus avancés au monde, grâce à une vision stratégique et une politique étrangère avisée. Le passeport émirati, le plus puissant du monde arabe, contraste avec un État algérien dont le peuple souffre de crises économiques chroniques. Les Émirats, qui ont soutenu le Maroc dans la question du Sahara et œuvré pour la stabilité régionale, sont accusés par l’Algérie de « sédition », alors que cette dernière soutient des milices et des mouvements séparatistes en Libye, au Mali et au Sahara occidental, soulevant des questions sur la crédibilité de son discours sur « la paix et la souveraineté ».
Diplomatie des insultes : une nouvelle dérive algérienne
L’emploi par l’Algérie de termes comme « petit État » et « entité artificielle » dans un communiqué officiel constitue une faute diplomatique sans précédent. Ce langage, qualifié de « vulgaire » dans le communiqué émirati, reflète non seulement un manque de sagesse, mais aussi un désespoir politique. Le régime algérien, qui tourne le dos à une opinion publique préoccupée par les crises économiques, a tenté d’exploiter l’affaire Belghith pour se poser en défenseur des « constantes nationales », mais il est tombé dans le piège de réactions hystériques qui ont nui à sa crédibilité internationale.
En revanche, les Émirats ont choisi de répondre avec la langue de la raison et de la sagesse, affirmant qu’ils « se hissent au-dessus des querelles » et privilégient « la construction au détriment des insultes ». Cette réponse, diffusée par des canaux officiels, a mis en évidence un contraste clair entre un État œuvrant pour la stabilité régionale et un autre englué dans des conflits internes et externes. Les Émirats, qui ont été parmi les premiers soutenus par le Maroc lors de leur création en 1971, réaffirment leur engagement envers la solidarité arabe, tandis que l’Algérie persiste à s’aliéner ses voisins, du Maroc à la Libye, en passant par les Émirats et l’Arabie saoudite.
Conclusion : Les Émirats construisent, l’Algérie crie
En fin de compte, les Émirats demeurent un modèle d’État jeune ayant su, grâce à sa vision ambitieuse, occuper une place prestigieuse sur la scène internationale. En revanche, les attaques répétées de l’Algérie révèlent un régime en crise de légitimité, tentant de compenser ses échecs internes par des discours agressifs et des slogans vides. Le communiqué émirati a résumé cette différence en déclarant : « Celui qui n’a pas su construire son propre destin n’a pas le droit de se poser en juge des autres ».
L’Algérie, qui se glorifie de son histoire de résistance, est aujourd’hui appelée à revoir ses politiques hostiles et à se concentrer sur la construction d’un État digne des sacrifices de son peuple, au lieu de gaspiller son énergie dans des conflits fictifs. Quant aux Émirats, ils resteront debout, non pas parce qu’ils crient, mais parce qu’ils réalisent, prouvant que l’histoire ne s’écrit pas avec des insultes, mais avec des actes.
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