Analyse des dossiers JFK récemment publiés

Points clés

Les recherches suggèrent que les dossiers JFK récemment publiés ne fournissent pas de preuve directe de l’implication de la CIA dans l’assassinat.
Il semble probable que la CIA ait surveillé Lee Harvey Oswald en raison de sa défection vers l’Union soviétique, mais c’était une procédure standard.
Les preuves suggèrent que la CIA était engagée dans des complots anti-Castro à l’époque, ce qui pourrait impliquer un mobile, mais aucun lien direct n’est trouvé.

Surveillance et dossiers de la CIA

Les dossiers JFK révèlent que la CIA disposait d’un petit dossier sur Lee Harvey Oswald avant l’assassinat, composé de 34 documents (124 pages), dont seulement 11 provenaient de la CIA. La plupart de ces informations provenaient d’autres agences comme le FBI, le Département d’État et la Marine, ainsi que de coupures de presse. Ce dossier portait sur la défection d’Oswald en 1959 et ses activités après son retour en Union soviétique en 1962. L’intérêt de la CIA s’inscrivait dans le cadre d’opérations classiques de contre-espionnage, compte tenu de la renonciation d’Oswald à la citoyenneté américaine et de ses contacts avec l’ambassade américaine à Moscou.

Opérations anticastristes

Au moment de l’assassinat de JFK, la CIA était activement impliquée dans des complots visant à assassiner Fidel Castro, notamment en livrant un stylo empoisonné à un agent cubain (nom de code AM/LASH) le jour même de l’assassinat. Ces opérations impliquaient des personnalités comme John Rosselli et Sam Giancana, qui avaient des liens avec le milieu criminel. Bien que ce contexte puisse suggérer l’existence d’éléments voyous au sein de la CIA ou liés à celle-ci, les dossiers ne relient pas directement ces activités à l’assassinat de JFK.

Manque de preuves directes

Malgré ces conclusions, les dossiers ne contiennent aucune preuve directe que la CIA ait eu connaissance de l’assassinat ou y ait été impliquée. La surveillance d’Oswald et les opérations anticastristes sont circonstancielles et n’indiquent pas de manière concluante l’implication de la CIA.

Analyse détaillée des dossiers JFK récemment publiés

Ce rapport fournit une analyse complète des preuves issues des dossiers JFK récemment publiés, datés du 18 mars 2025, concernant l’implication potentielle de la CIA dans l’assassinat du président John F. Kennedy. Cette analyse s’appuie sur des documents de sources primaires provenant des Archives nationales des États-Unis, interprétés avec soin et nuance, privilégiant les informations issues de ces dossiers aux sources externes.

Aperçu des avoirs de la CIA sur Lee Harvey Oswald

La CIA a conservé un dossier pré-assassinat sur Lee Harvey Oswald, établi vers 1960, afin de consolider les informations provenant de diverses agences gouvernementales et de coupures de presse. Ce dossier, numéroté #0351164, a été créé suite à la défection d’Oswald en Union soviétique en 1959 et à ses activités ultérieures après son retour aux États-Unis en 1962. Selon le « Summary of JFK Assassination Records » (CIA Disclosure) , le dossier comprenait 34 documents (124 pages), dont seulement 11 provenaient de la CIA, le reste provenant du FBI (environ 40 %), du Département d’État (environ 20 %), de la Marine et de coupures de presse. Ces documents ont été déclassifiés avec un minimum de corrections et transmis aux Archives nationales.

Le Bureau de la sécurité (OS) a commencé à surveiller Oswald en 1959 en raison de son voyage en Russie et de sa renonciation à la citoyenneté américaine, comme détaillé dans le Résumé du dossier Lee Harvey Oswald des archives de l’assassinat de JFK . Ses contacts avec l’ambassade américaine à Moscou ont donné lieu à des rapports du Département d’État, qui ont été transmis à la CIA pour des raisons de contre-espionnage. Initialement, ces informations étaient conservées dans le dossier des transfuges (n° 230341008), mais face à l’augmentation de la documentation, un dossier distinct a été créé pour Oswald, géré par Marguerite D. Stevens, du personnel de recherche de l’OS/Sécurité, pendant la période précédant l’assassinat.

Le dossier préalable à l’assassinat comprenait :

Télégrammes et dépêches du Département d’État, tels que le télégramme n° 1304 de Moscou daté du 31 octobre 1959 et la dépêche n° 234 de Moscou datée du 2 novembre 1959.
Des coupures de presse, comme l’article du Washington Post « Un ex-marine demande la citoyenneté soviétique » daté du 1er novembre 1959, et l’article de l’Evening Star « Un transfuge américain des Rouges s’est tourné vers Marx à 15 ans » daté du 26 novembre 1959.
Rapports du FBI de Dallas, Texas, datés du 2 juillet 1961 et du 30 août 1962.
Câbles en provenance de Mexico en 1963, dont le câble entrant n° 36017 daté du 9 octobre 1963 et le câble sortant n° 2374830 daté du 10 octobre 1963, dont certains mentionnent les activités d’Oswald.

Après l’assassinat, la CIA a accumulé environ 33 000 pages sur Oswald, principalement reçues d’autres agences après le 22 novembre 1963, ce qui met en évidence une augmentation significative de la documentation après l’événement.

Les opérations anticastristes de la CIA et leurs motivations potentielles

Les dossiers révèlent que la CIA était activement impliquée dans des complots d’assassinat contre Fidel Castro à l’époque de l’assassinat de JFK, fournissant un contexte potentiel à son implication. Selon le texte du résumé des dossiers d’assassinat de JFK , à l’heure exacte de l’assassinat de JFK, un agent cubain (nom de code AM/LASH, identifié comme Rolando Cuebela, aujourd’hui emprisonné à Cuba pour complot d’assassinat) recevait un stylo empoisonné d’un agent de la CIA dans le cadre d’une campagne anti-Castro de longue date. Cette opération s’inscrivait dans des activités plus larges de la CIA, notamment des réunions avec AMLASH pour planifier l’assassinat de Castro, comme rapporté en juillet 1964, bien que le procureur général Robert Kennedy s’y soit opposé.

Ces complots impliquaient des personnalités comme le mafieux John Rosselli, qui a transmis des pilules empoisonnées à des contacts cubains en mars 1961, et Sam Giancana, soupçonné de liens avec Judith Campbell Exner, elle-même liée à Giancana et à JFK. Le dossier indique que les plus proches conseillers de JFK ont témoigné qu’il n’était pas au courant de ces complots et n’aurait pas approuvé leur existence. Cependant, un haut responsable de la CIA a estimé que la Maison-Blanche avait été informée par « déni plausible », utilisant un langage vague pour soustraire les hauts fonctionnaires à toute responsabilité.

L’implication de figures du milieu criminel et le calendrier de ces opérations pourraient suggérer l’existence d’éléments voyous au sein de la CIA ou liés à celle-ci, surtout si JFK était perçu comme assouplissant sa position sur Cuba. Cependant, les dossiers n’établissent pas de lien direct entre ces activités et l’assassinat de JFK.

Surveillance des activités d’Oswald par la CIA

La surveillance d’Oswald par la CIA s’étendait à ses activités à Mexico, notamment à ses visites aux ambassades de Cuba et d’Union soviétique en septembre 1963. Les dossiers répertorient des câbles en provenance de Mexico, tels que le câble entrant n° 36017 daté du 9 octobre 1963 et le câble sortant n° 2374830 daté du 10 octobre 1963, qui font partie de la documentation préalable à l’assassinat. Ces câbles concernent probablement des rapports de surveillance, compte tenu des opérations de la CIA à Mexico, mais le contenu fourni ne précise pas les détails indiquant une connaissance préalable de l’assassinat.

La CIA s’est également intéressée au Comité Fair Play for Cuba, auquel Oswald était associé, considérant le recours à la désinformation pour embarrasser le Comité dans les régions qui le soutenaient, comme indiqué dans le document Summary of JFK Assassination Records Chunk . Cette surveillance s’inscrivait dans le cadre d’efforts de renseignement plus vastes, mais n’est pas directement liée à l’assassinat.

Analyse d’autres dossiers pertinents

D’autres dossiers, comme le document « Résumé des archives de l’assassinat de JFK » (124-90092-10016) , mentionnent William K. Harvey, représentant de la CIA à Berlin et chef de la Task Force W, impliqué dans les opérations anticastristes. Le rôle de Harvey dans ces complots est mentionné, mais le dossier n’aborde pas directement l’assassinat de JFK. De même, le document « Résumé des archives de l’assassinat de JFK » (124-10279-10209) évoque la surveillance de la CIA à Moscou, mentionnant Priscilla Johnson, qui a interrogé Oswald, mais là encore, aucune preuve d’implication n’est trouvée.

Tableau : Résumé des principales conclusions des dossiers JFK

Référence du fichier	Principales conclusions	Pertinence par rapport à l’implication de la CIA
104-10337-10001	La CIA disposait d’un petit dossier pré-assassinat sur Oswald (34 documents, 124 pages).	Montre une surveillance, mais aucune connaissance préalable ni implication.
104-10332-10023	Liste détaillée des documents antérieurs à l’assassinat, y compris les câbles de Mexico.	Indique un contre-espionnage standard, aucun lien direct.
157-10014-10242	La CIA s’est engagée dans des complots anti-Castro, notamment dans l’opération AM/LASH au moment de l’assassinat.	Fournit un contexte pour un motif potentiel, sans lien direct.
124-90092-10016	Mentionne William K. Harvey, impliqué dans les opérations anti-Castro.	Contextuel, aucune preuve directe d’implication.
124-10279-10209	Il discute de la surveillance de la CIA à Moscou et mentionne Priscilla Johnson.	Aucune preuve d’implication dans un assassinat.

Conclusion

Les dossiers JFK récemment publiés, datés du 18 mars 2025, n’apportent aucune preuve directe de l’implication de la CIA dans l’assassinat du président John F. Kennedy, ni de sa connaissance préalable de celui-ci. Ils montrent que la CIA surveillait Oswald en raison de sa défection et de ses liens avec l’Union soviétique, pratique courante du contre-espionnage, et menait des opérations anticastristes en cours, notamment des complots d’assassinat, au moment de l’assassinat. Ces opérations impliquaient des figures du milieu criminel et pourraient suggérer un mobile pour des éléments rebelles, mais aucun lien direct avec l’assassinat de JFK n’a été établi. La surveillance d’Oswald, notamment à Mexico, est documentée, mais les dossiers n’indiquent ni connaissance préalable ni implication. Par conséquent, si le contexte des activités de la CIA laisse planer des hypothèses, les éléments de preuve suggèrent une absence d’implication directe de la CIA sur la base des documents fournis.